[DIGITAL Business Africa] – La connexion internet a été rétablie après des perturbations observées. En cette matinée du 23 octobre 2025, plusieurs localités du Cameroun ont été privées d’internet. Impossible de consulter son compte Gmail, de partager un contenu sur les différents réseaux de communications, notamment Facebook, WhatsApp entre autres, d’ouvrir un navigateur et donc d’effectuer une transaction financière en ligne ou une recherche. L’économie numérique a pris un coup.
Falk Litane, commentant une publication sur Facebook, prévient :
« Les opérateurs qui offrent ces services devraient se préparer à payer des milliards aux utilisateurs d’internet. Des plaintes pourraient être déposées à l’international. Opération « Tu coupes mon internet, pour chaque seconde, tu me reverseras 10 000 FCFA. » Voilà ! » propose-t-il.
Comme lui, d’autres internautes condamnent cet incident qui les a empêchés de jouir de leur droit à l’accès au numérique tel que reconnu par la loi sur les communications électroniques (nᵒ 2010/013). Celle-ci garantit la possibilité de se raccorder aux réseaux publics et d’accéder aux services de communication électroniques de base.
MTN Cameroon évoque « un incident sur le cable à fibre optique West Africa Cable System (WACS), l’internet est momentanément perturbé ».
Mais l’opérateur WACS n’a pour l’heure commis aucun communiqué y afférent. Aucune trace concernant l’incident indiqué par MTN n’est disponible en ligne.
Orange Cameroun, quant lui, parle d’un sur la fibre d’accès à l’international. Sans toutefois donner des précisions sur le câble concerné. Rappelons que le Cameroun est connecté à l’international par trois câbles : SAIL (South Atlantic Inter Link) qui relie directement le Cameroun (Kribi) au Brésil (Fortaleza). Il a été déployé en 2018. WACS (West African Cable System) qui relie le Cameroun à la Grande-Bretagne via plusieurs pays de la côte Ouest africaine. Il est le second câble sous-marin à desservir le pays après le SAT-3. Et SAT-3/WASC/SAFE. À travers lui, le Cameroun est connecté via son point d’atterrissement à Douala.
Le Cameroun est aussi un acteur clé du projet Central Africa Backbone (CAB), qui vise à interconnecter tous les pays de la Cemac.
Pour contourner cette restriction, plusieurs utilisateurs recourent au réseau privé virtuel (VPN), qui est une connexion privée entre votre appareil et le reste d’Internet. Il faut rappeler qu’un VPN à la base, ce n’est qu’un réseau privé virtuel, un tunnel créé entre deux équipements, permettant l’échange de données de façon sécurisée en étant chiffré.
L’autre technologie utilisée lors de cette coupure est la connexion internet par satellite Starlink. Quoique l’opérateur n’ait pas encore reçu de licence d’exploitation au Cameroun.
Cette situation de privation d’internet rappelle la coupure d’internet de 2017 dans les régions du Nord-Ouest et du Sshtag #BringBackOurInternet.
L’économie numérique n’est pas le seul secteur a avoir tourné au ralenti, ce 23 octobre 2025. Des commerces et des établissements scolaires n’ont pas ouvert. Certaines petites entreprises ont gardé la clef sous le paillasson par crainte de tensions liées à la proclamation des résultats de l’élection présidentielle. Initialement prévue ce jeudi 23 octobre 2025, selon plusieurs sources, la proclamation a été repoussée à lundi 27 octobre 2025 par le Conseil constitutionnel.
Par Jean Materne Zambo